Le centre national de la musique

Le Président de la République veut aller vite pour créer le Centre national de la musique (CNM). Apres la remise du rapport Riester-Selles, il a réuni à déjeuner aujourd'hui à l'Elysée plusieurs représentants de la filière musicale, comme Bernard Miyet, le président de la Sacem, Pascal Nègre, le président d'Universal Music, Stephan Bourdoiseau, président de l'UPFI (producteurs indépendants), le producteur Marc Thonon, co-auteur du rapport tout comme le chanteur Alain Chamfort. A cette occasion, il a annoncé aux personnalités présentes que la création du CNM était sur les rails : la mission de préfigugation, acte de naissance officiel, sera lancée avant la fin du mois d'octobre, a précisé le Président aux personnes présentes. Dans la foulée, le CNM pourrait voir le jour dès le printemps prochain. Très complet, le rapport Riester-Selles a déjà prévu son financement : sur les 145 millions d'euros de budget prévu, 95 proviendront de la taxe collectée par le Conseil national du cinéma (CNC) auprès des distributeurs de services de télévision, taxe dont l'assiette sera élargie. Les 50 millions restants proviendront de financements publics déjà existants.

Cette prise de position tranche nettement avec l'attentisme, pour ne pas dire l'opposition, du ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand. Pour des raisons non expliquées, il souhaitait en effet lier les conclusions du rapport Riester-Selles à une mission sur le spectacle vivant non musical qui devrait rendre son rapport d'ici la fin de l'année, comme il l'a annoncé la semaine dernière à l'occasion de la présentation de son budget. « Ces deux problématiques n'ont absolument rien à voir et la musique ne veut pas être l'otage de groupes de pression au sein du ministère », estime un connaisseur du dossier. Mais, à la grande satisfaction de l'industrie musicale qui souhaitait la naissance du CNM le plus rapidement possible compte tenu de l'état d'urgence dans lequel se trouve l'industrie musicale, Nicolas Sarkozy a tranché en sa faveur. Les premiers projets de statuts sont déjà prêts, et le CNM aura le statut d'EPIC (établissement public industriel et commercial), comme le préconise le rapport. « Plus rien ne s'oppose à la mise en place de ce projet », se félicitait aujourd'hui un producteur. Reste à savoir si le calendrier électoral ne va pas le perturber.