Pierre Barouh est un poète, nous le savons depuis longtemps et nombre de ses succès populaires sont là pour le prouver. Mais, saviez vous qu’il était un écologiste avant l’heure ? Jugez vous même, en sélectionnant au hasard quelques titres de sa merveilleuse compilation: 1951, Pierre a quinze ans, il écrit : Lorsque j’étais phoque, plaidoyer magnifique pour cet animal aujourd’hui en grand danger et hymne à la beauté de notre planète. Nous sommes au lendemain de la deuxième guerre mondiale, au début d’un siècle de dévastation de la nature...Pierre est déjà là, comme une vigie, comme un lanceur d’alerte, avec l’enthousiasme de sa jeunesse et la force des mots inspirés au poète. Il récidive quelques années plus tard, avec La Forêt et Décroche moi la terre, écrites en 1965...Jusqu’à aujourd’hui, son oeuvre est ponctuée de textes, souvent prémonitoires, quant aux dangers que l’homme fait courir à sa propre espèce et à celles qui l’entourent. Cet aspect de l’oeuvre de Pierre Barouh, qui a toujours su voir dans les autres ce qu’ils ont de meilleur - il est en ce sens profondément «humaniste» - est peu connu; il mérite le détour et vaut bien toutes les incantations tardives et opportunistes que nous entendons en ces temps de crise écologique.
L’oeuvre de Pierre Barouh garde cette présence au monde qui traverse les années; elle est contemporaine et moderne, parce qu’elle porte un regard juste sur ce que nous sommes...
Ecoutons cette strophe tirée de Pour que la mémoire du vent : «que la mouvance océane/ A son gré sur la grève/ Redépose un jour nos rêves/ Que les ondes paysannes/ Protègent le pollen/ D’une chimère humaine»... Rien à ajouter !
Merci à toi, Pierre, d’être là. Nous avons besoin de poètes qui savent encore écouter ce que porte le vent
Noël Mamère.
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