Artistes / Artists
Tony Coe
Musiciens / Musicians
Tony Coe, Abed Azrié, Adel Shams, Al Downey, Alexander Balanescu, Ali Farka Touré, Andrew Parker, Aura Msimang Lewis, Beñat Achiary, Benoît Urbain, Chris Laurence, Françoise Fabian, Frank Ricotti, Hugh Burns, Imad Morcos, Jean-Claude Adelin, Jenny Ward Clarke, John Barclay, Jose Menese, Juan Jose Mosalini, Liria Begeja, Lis Perry, Maggie Bell, Malcolm Griffiths, Marcel Azzola, Marianne Faithfull, Marie Atger, Mayuni Seiler, Mouhammad Moutalattef, Nicholas Ward, Ray Warleigh, Rusen Gunes, Sandrine Kljajic, Sharon Haslam, Stuart Brooks, Stuart Elliott, Tony Hymas
Label(s)
NATO
« Les gens éveillés vivent ensemble ; ceux qui dorment, séparément »
Ismaïl Kadaré citant Héraclite
En 1989, loin des grandes pompes de la célébration très officielle du bicentenaire de la Révolution Française, mais simplement parce que les mélodies représentent, dans de nombreuses cultures, l'indispensable cœur permettant tous les espoirs, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur Tony Coe se met à l'écoute de ces terres familières. L'époque est à la worldmusic qui brasse en tous sens des bribes aux origines incertaines. C'est un rapport plus intime, plus traditionnellement associé à l'idée libératrice de la poésie, ou à l'idée poétique de la libération, que dessine Tony Coe. L'idée internationaliste est là qui traverse l'histoire aussi. Il associera donc plusieurs chanteuses et chanteurs de provenances géographiques ou stylistiques fort diverses. Ces voix fortes d'attraction seront l'ardeur sensible de l'ensemble. Elles se joindront au projet au fil de son dessein : Marianne Faithfull (créatrice d''"As time goes by"), Jose Menese (chanteur Flamenco héritier naturel d'Antonio Mairena), Ali Farka Touré (grand conciliateur de la musique malienne et du blues), Françoise Fabian (actrice lumineuse pour Eric Rohmer, Michel Deville, André Delvaux ou Jean-Claude Guiguet), Violeta Ferrer (la grande diseuse de Lorca), Maggie Bell(chanteuse du légendaire groupe de rock écossais Stone the Crows), Abed Azrié (chanteur syrien, auteur de l'Épopée de Gilgamesh), Aura Msimang Lewis (chanteuse sud-africaine découverte par les jamaïcains Jimmy Cliff et Lee "Scratch" Perry), Beñat Achiary (bondissant basque alliant la plus profonde tradition à l'improvisation la plus débridée), Liria Begeja (réalisatrice d'Avril Brisé), Marie Atger (soprano chez Marius Constant ou John Cage), Jean-Claude Adelin (comédien pour Bertrand Tavernier, Claire Denis ou Alain Corneau), Sandrine Kljajic (jeune actrice aux côtés de Jean-Louis Trintignant dans Eaux profondes). Ce sont 15 chants de liberté qui sont mobilisés, 15 hymnes ou chansons souterraines d'Irlande, de France, Chine, URSS, Erythrée, Argentine, Albanie, Etats-Unis, Afrique du Sud, Palestine, Espagne et Italie. Y sont évoqués la lutte contre l'apartheid, contre le franquisme, la guerre oubliée d'Erythrée, l'évocation du massacre de Wounded Knee et le réveil indien des années 1970, les prisons du Goulag, la clandestinité à Pékin, la réalité palestinienne, la Commune de Paris... mais plus encore cette indépassable chaleur, cette unité que provoquent ces chants parfois demeurés dans l'histoire, parfois injustement oubliés.
Tony Coe a réuni pour l'occasion un orchestre de prestigieux musiciens où figurent Alexander Balanescu, Lis Perry, Tony Hymas et bien d'autres. Afin que la fête soit plus belle encore, il invite quelques solistes comme Juan Jose Mosalini, Marcel Azzola, Youval Micenmacher et la plume de Francis Marmande chargée des paroles d'une introduction nouvelle du "Temps des Cerises" qui conduira tout ce petit monde - le temps d'un titre générique accueillant - dans le village basque d'Itxassou.
« Accents invaincus réunis par le saxophoniste Tony Coe. Un joyau. » Eliane Azoulay in Télérama, 20 novembre 1991
« De l’Espagne Républicaine à Soweto en passant par la Palestine, Che Guevara, Belfast, Pékin et Wounded Knee, du « Cante » à la rumba ; Tony Coe n’oublie personne ; autant d’hymnes et de complaintes anonymes ou non dont le voisinage constitue une suite musicalement et géographiquement « éclatée » mais unie par un même esprit libertaire. » Xavier Matthyssens in Jazz Magazine, avril 1991
« Et on se laisse pénétrer par l’élégance et la finesse des musiques de Tony Coe, qui loin de s’approprier ces chants de lutte, leur donne une raison supplémentaire d’exister. » Sylvain Siclier in Jazz Hot, mars 1991
« Reste la légitimité de ces combats et des chants qui les ont portés loin des exotismes bêlants de la « chansonnerie » engagée. » Franck Bergerot in Le Monde de la Musique, février 1991
« Au-delà de l’étonnement devant la réussite d’un projet aussi risqué à l’écart de toute bâtardise, c’est la gorge serrée que l’on écoute l’ensemble de ce disque. » Franck Bergerot in Trad Mag, février 1991
« Mais je voulais vous donner envie de cette rencontre. De cette création, car c’en est une que de rassembler et ces chants, et ces voix, et ces musiciens ; de préférer à une énième compilation à but charitable, un vrai travail de recherche, un concept exigeant. » Anne-Marie Paquotte in Télérama, 12 janvier 1991