Au nom de la mutation technologique, du progrès et de la globalisation, les prêcheurs du tout-numérique prônent l’obsolescence du média radiophonique.
"Pour qu’une mue opère, il faut en accepter l’augure : la disparition de l’état précédent. C’est sur ce principe que depuis plusieurs mois on assiste à une lente et inexorable mue de la radio. Tout doit disparaître d’un modèle du passé : la voix ne suffirait plus pour faire exister un média pas loin d’être centenaire. Le big-bang annoncé ne surprendra pas : il suit un plan implacable de destruction massive qui, pour mieux faire passer la «pilule» (amère) de ses ravages, se pare des vertus supposées du tout-numérique, pour ubériser le secteur radio… et plus si affinités.
S’il doit s’aligner sur le projet d’une radio intégralement délinéarisée (où chaque programme sera accessible à tout moment), ce big-bang sera, sans surprise, un rouleau compresseur qui transformera radio et télé en producteurs de contenus conçus dans les règles et l’esprit de la libre concurrence des réseaux sociaux. Mais surtout, cette mutation technologique ne va pas sans un renouveau éditorial et semble paramétrée pour lisser les voix et les idées. Au lieu d’être présenté comme un élargissement de l’offre radiophonique (la bande FM est limitée, le numérique permet d’autres usages), les nouvelles formes éditoriales arrivées avec la numérisation (podcasts, webdocus, nouvelles narrations avec ou sans image), pourraient sonner le début de la fin de la radio (...) "
Par Fanch Langoët, Blogueur spécialisé radio et Francine Leduc, Autrice — 22 janvier 2018
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