RAPPORT D’ÉTAPE SUR LA SITUATION DE LA FILIÈRE DU JAZZ EN FRANCE
Dans une période particulièrement dynamique sur le plan de la créativité artistique, le jazz et les musiques improvisées traversent aujourd’hui en France une grave crise économique qui touche tous les acteurs de la filière, des musiciens aux producteurs, des salles de concert aux festivals, et qui nécessite des solutions adaptées aux spécificités de ce secteur.
À la demande du ministre de la Culture et de la Communication, Monsieur Frédéric Mitterrand, un groupe de travail[1] a été constitué au sein de la Direction générale de la création artistique (DGCA) pour réfléchir à des dispositions susceptibles d’améliorer la situation.
Un calendrier de réunions a été élaboré, d’octobre à décembre 2011, autour de cinq thématiques considérées comme des priorités :
• Insertion professionnelle
• Diffusion
• Export
• Structure économique, emploi
• Disques, médias
Pour chaque thématique, des intervenants extérieurs, dont de nombreux artistes, ont été invités à partager leurs expertises et alimenter un premier rapport listant un certain nombre de constats et de préconisations.
Ce rapport d’étape[2] a été transmis au ministre de la Culture fin décembre 2011 et a été discuté avec lui le 14 février 2012.
La communauté du jazz en France ne s’était pas réunie depuis près de quinze ans, et il est réjouissant de constater toujours la même ferveur chez ceux qui veulent développer cette musique. Le jazz et les musiques improvisées constituent une richesse inestimable en France qu’il faut à tout prix préserver, soutenir et développer. Pour ce faire, il est désormais impératif d’élargir la mobilisation à tous ceux – à Paris comme en Régions, de toutes esthétiques et générations – qui n’ont pas encore pu s’exprimer sur les questions soulevées par ce rapport.
Par conséquent, après la remise du rapport au ministre, le groupe de travail propose plusieurs actions :
Ø retourner vers la communauté des musiciens et des acteurs de cette filière afin de présenter les fruits de son travail et récolter largement des réactions et des propositions. Une journée de restitution et d’échanges est prévue le lundi 19 mars 2012 à la Maison de la Poésie à Paris[3]. Il est bien évident que cette première journée ne suffira pas et qu’il faudra que des évènements similaires essaiment en Régions.
Ø poursuivre et étayer sa réflexion en demandant une observation régulière et pérenne du secteur, mais aussi en ajoutant des problématiques non spécifiquement abordées ici, telle que celle du public.
Ø associer les représentants des collectivités territoriales à cette réflexion, car ils sont essentiels dans les politiques culturelles en œuvre dans notre pays.
Ø dans le cadre de la création éventuelle d’un CNM (Centre National de la Musique), garantir une place importante aux musiques peu médiatisées et peu commercialisées en prévoyant des procédures concertées et adaptées.
Dans un pays qui a toujours été en pointe sur les politiques culturelles, les Français continuent de
plébisciter les artistes qui poursuivent une voix exigeante avec courage et intégrité et c’est pourquoi nous devons impérativement maintenir une offre musicale plurielle et abondante.
[1] composé de représentants de la Fédération des scènes de jazz (FSJ), de l’Association des festivals innovants jazz et musiques actuelles (FNEIJMA), de Grands formats, de la Fédération nationale des écoles de jazz et musiques actuelles (FNEIJMA), de Jazz(s)RA, des Allumés du jazz, de l’Union des musiciens de jazz (UMJ), ainsi que de Laurent Coq (musicien et professeur à l’EDIM), Pierre de Bethmann (musicien et professeur au CNSMDP), Alex Dutilh (journaliste, producteur sur France Musique), Reno Di Matteo (producteur de jazz) et des représentants de la DGCA.