COUP DE SANG (Ref. ZOG4)

Fin d'automne 2006, Ursus Minor est en tournée en quartet. Les quatre ours jouent à Montluçon où ils passent le week-end. Montluçon, ville de naissance du cinéaste Jean Marbœuf. Coïncidence, Jean Marbœuf a confié auparavant la création de la musique de son film Coup de Sang au groupe, et c'est à Montluçon que Tony Hymas imagine la mélodie cœur. Jef Lee Johnson, que le film et le destin de son protagoniste apostrophe, y pose ses paroles. "Deeper still" servira non seulement de générique, mais aussi de temps de passage pour chaque tableau du film. Ce 13e long métrage du cinéaste a la particularité d'être filmé en caméra subjective. La musique, élaborée par tous les membres du groupe, joue tantôt l'intériorité du personnage saisi pour l'illusion d'un bonheur passé, tantôt son paysage effleuré d'habitudes de faux semblants et d'aridités. L'actrice Marie-Christine Barrault, le temps d'une visite au studio et sur invitation des musiciens et du réalisateur, ajoutera sa voix au générique. Editée en CD juste après Nucular, la musique originale du film Coup de Sang agit comme un complément d'objet direct où l'on entre plus tranquillement dans les familiarités du groupe, elle se présente comme un objet de découverte du personnage clé du film, mais aussi de la vie du groupe même.

« Jean Marboeuf a choisi Ursus Minor (c'est dire son génie) pour mettre en musique un film noir rehaussé de quelques couleurs. Il lui fallait un jazz à tension, des notes annonçant le geste extrême et qui suspend l'oeil et l'oüie jusqu'au bout. (...) L'inventivité scintillante d'Ursus Minor (qui explose dans Nucular, album bombe) est la grammaire qu'il fallait poser sur ces images de fin du monde ».   Guy Darol in Jazz Magazine, Janvier 2007   

« Dans cet album, plus que dans les deux précédents, des espaces se dessinent. Avec des moyens plus restreints, la musique n’est pas moins épanouie. Chaque instrumentiste dispose de la place nécessaire pour poser sereinement son propos. (...) Et Ursus Minor ne se refuse rien, même pas un Petit Bonheur des plus funky, une ballade pop (S’effleure) ou un rock de baluche (La danse de Margot) coloré par le sax baryton de F. Corneloup. Décidément, cette formation n’a pas fini de nous réjouir et ce disque qui n’a rien d’une oeuvre mineure ne peut que nous en convaincre un peu plus. On en redemande, on attend les prochains concerts... et de nouvelles projections du film ! »   Thierry Giard in Culture Jazz, Janvier 2007 

« Le pianiste Tony Hymas, le guitariste Jef Lee Johnson, le saxophoniste François Corneloup et le batteur-chanteur Stokley Williams ont inventé, sur le fil, une saga sonore en symbiose avec le sujet, mais aussi en elle-même totale. Piano, parsemant mystère et mélancolie, guitare opérant une ascension paroxysmique, saxo libérant un souffle surgi des entrailles, complainte de Stokley Williams évidant sa nostalgie... Et soudain, la mélodie s’évanouit, pour une lente improvisation free, déstructuration sonique et psychique qui taraude les sens ».   Fara C in L’Humanité, Janvier 2007   

« Sa simplicité apparente rend l'oreille plus analytique que dans les deux précédents albums, Zugzwang et Nucular. La musique est devenue tendre. Chaque musicien s'écoute plus intimement. On peut découvrir, à certains moments, de nouveaux alliages de timbres : les sax de François Corneloup, baryton et soprano, colorent l'orchestre de manière originale, ses basses sont incisives, son aigu carresse ; la voix de Stokley Williams double ses peaux en human box... Ce peut être une ouverture convaincante pour Tony Hymas et Jef Lee Johnson vers la musique de film ».   Jean-Jacques Birgé in Mediapart, Décembre 2006