LE DISQUE TOURNE T-IL ENCORE ROND ?

Face aux plateformes d’écoute en streaming, devenues le modèle dominant, l’industrie du disque a connu une perte de vitesse. Vinyles et CD n’ont pourtant pas dit leur dernier mot.
LA VIE n° 4104 / 25 avril 2024

Extrait  de l'article
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EN CONSTANTE TRANSFORMATION
Le CD offre également une visibilité pour les artistes, une possibilité de se faire connaître. « Pour qu'un CD marche, il faut qu'il y ait, notamment, un concert de sortie de disque ; un moment important pour le vendre. Les journalistes en parleront plus facilement s'il y a un évènement autour », note Rodolphe Bruneau-Boulmier. En tant que journaliste dans le domaine musical, Bruno Guermonprez confirme qu'il n'a jamais reçu autant de CD. « Il s'est vidé de sa dimension commerciale et est désormais une carte de visite, un objet qu'on présente. »
Un objet de communication mais que beaucoup de personnes rechignent à stocker chez elles, faute de place, ou qu'elles ne peuvent pas écouter, faute de lecteurs, que cela soit chez eux ou dans leur voiture (à moins d'en acheter une d'occasion…).Comment
dès lors évaluer la santé du CD ? « Il reprend de bonnes couleurs et est loin d'être mort !, affirme Philippe Marie, directeur de Gibert Musique et film, institution du disque qui vend majoritairement du CD (80% contre 20% de vinyles). Le prix du vinyle a flambé donc les gens se reportent de nouveau vers le CD, moitié moins cher. » 
« Il y a dix ans, quand on a lancé cette émission, le marché du disque était une question pour beaucoup car on nous annonçait la mort du disque, relate Emilie Munera. Aujourd'hui on peut dire que ce marché est toujours aussi actif et dynamique. Il faut voir le nombre de disques dans notre bureau : il y en a absolument partout qui viennent du monde entier ! On ne remarque pas de baisse de disques, ou peut-être chez les grands labels qui, choisissent désormais de produire en priorité les artistes très connus. Mais, en dix ans, on a vu tout un tas de petits labels lancés et on en a vu plus naître que mourir. Le monde de la musique classique est très vivant, d'autant que les jeunes musiciens ont grandi avec Internet, les plateformes, une écoute totalement différente de la nôtre, ils sont donc très ouverts à tous les nouveaux modes de consommation. C'est un marché qui se transforme totalement grâce à eux aussi. »
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