ANDRE FRANCIS, figure incontournable du jazz, s'est éteint ce 12 février
Publié le 2019-02-12
Temps de lecture : 3 min.
Photo Jean Robert Masson (Dizzy Gillespie avec André Françis)
"André Francis était, depuis les années 50, une figure indissociable de la vie du jazz sur les ondes radiophoniques et à la télévision (quand il y en eut) et plus encore une voix : celle, légendaire et archi active, qui annonce le 27 juillet 1963 "le jeune Tony Williams à la batterie, il a 17 ans" et "Herbie Hancouk au piano". Une sorte de parrain omniprésent à la vaillance certaine qui ne craignait pas de se faire chahuter à chacune de ses apparitions en un temps où le jazz était affaire de positions pour lui comme pour nous. "Dédé" s'est éteint aujourd'hui 12 février à 93 ans."
Source Nato Glob
Source Nato Glob
"André Francis est décédé ce matin dans son sommeil à l’âge de 93 ans. Il fut LA voix du jazz sur les ondes de 1947 1997, non qu’il n’y en ait eu d’autres, mais il fut le plus durable, le plus contesté aussi et finalement le plus aimé pour son enthousiasme et son opiniâtreté au service du jazz qu’il faisait « revenir par la fenêtre des services de Radio France lorsqu’on l’en avait chassé par la porte » comme il aimait le raconter, multipliant les fonctions d’animateur, de chroniqueur, de producteur radio ou télévision, de programmateur et présentateur de concert.
André Francis, l'Ami du jazz, était aussi notre Ami. Il s'est éteint cette nuit à Paris dans sa 94ème année.
Nous avons une pensée amicale pour ses enfants et petits enfants, dont nous partageons la peine.
Parmi beaucoup d'autres souvenirs, en voici un qui m'a marqué : la reprise des concerts 'Jazz sur le Vif' le 10 janvier 2015, grâce à la combativité de l'Ami Arnaud Merlin. Ces concerts avaient disparu fin 2014 suite à mon éviction de Radio France (de l'antenne de France musique, et du bureau du jazz de Radio France où j'avais succédé à André en 1997) (...) Merci André pour toutes ces années, comme auditeurs puis comme collègues. Nous n'oublierons pas ce que tu nous as apporté.
André Francis s’est éteint dans son sommeil en ce matin du mardi 12 avril. Nous ne verrons plus son œil bleu briller, ni n’entendrons le timbre de sa voix tinter sur les ondes, mais le souvenir en reste vif à ceux qui l’ont connu
Franck Bergerot se souvient.
"Certes, voici déjà 21 ans qu’il avait quitté le Bureau du jazz, en laissant la direction en 1997, après plus de 7000 concerts programmés, à Xavier Prévost. Il s’était éloigné progressivement, continuant, comme à regret, à offrir ses services, à la Foire de Paris où il programma de façon inattendue en 2000 une affiche allant du Claude Bolling Big Band aux formations de Claude Barthélémy et Erik Truffaz, puis au Chant du Monde en produisant, avec le compositeur et ingénieur du son Jean Schwartz une série de coffrets patrimoniaux dont “La Grande histoire du jazz” de 1898 à 1959 en 99 CD, assortie d’“Une Histoire du jazz vocal” et de “L’Histoire du piano jazz” chacun en 25 CD. Mais des générations vinrent auxquelles le nom d’André Francis ne disait plus rien, même si Jazz Magazine lui rendit périodiquement visite. Dès 1997, Frédéric Goaty et Benoît Renard lui firent raconter cinquante ans de souvenirs (numéro 474). En 2012, pour notre numéro 637, Pascal Rozat et le photographe Jean-Baptiste Millot lui firent raconter son année 1958. En 2015, le même Rozat revint chez lui sonder sa mémoire, de son premier concert (les trois plateaux superposés de Gus Viseur, Django Reinhardt et André Ekyan au Moulin Rouge en 1941), à son meilleur souvenir (Hermeto Pascoal au Studio 104 de Radio France en 1984) en passant par sa plus grande fierté : « Il y en eut tellement ! Mais c’est peut-être d’avoir été le premier à présenter Bill Evans à Paris, en 1965, alors même qu’à la direction de la radio, on me disait que c’était un pianiste de bar sans intérêt ! Résultat : les deux concerts à la Maison de la Radio étaient complets ». Et les fameux “Paris Concert” de Bill Evans en 1979, c’est encore André Francis qui est derrière, lui qui tint la console pour les premiers enregistrements solo de Thelonious Monk à Paris en 1954, un jour de grève des techniciens ! (...)"
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