Artistes / Artists
Daunik Lazro, Phil Minton
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EMOUVANCE
L’improvisation, évidemment. Enregistrée au festival Sonorités à Montpellier en 2005, la rencontre inédite de ces deux grands défricheurs de matières volatiles prend valeur d’événement. Car la fusion impulsive, presque charnelle, très concrète (confiance, écoute, partage…) qu’ils réalisent ici au-dehors de la forme et du temps est vive et pénétrante.
Après avoir étudié la trompette, Phil Minton a très vite développé une syntaxe et une expressivité uniques dans les domaines du chant et de la poésie sonore. Tout en manifestant dans un premier temps un intérêt pour les « beaux textes » qui font sens, il va inventer pour sa voix un vocabulaire véritablement inouï, et privilégiera les contacts in vivo avec les libres improvisateurs du monde entier, de Sophie Agnel à John Zorn. Pour sa part, « initié » par les galettes de cire venues de l’Afro-Amérique, Daunik Lazro se lancera à corps perdu dans le free (d’Avenel et Akchoté à Zingaro et Zekri), revenant de temps en temps au jazz (free mais de répertoire), jusqu’à son tout nouveau quatuor freely improvised Qwat neum sixx.
Le plus fascinant ici, c’est le fourmillement permanent des timbres et tessitures de ces deux francs-tireurs, leur exploration éperdue du tissu sonore et de la “matière-souffle”. Tout un univers de piqués et de coulés, de vibrantes et de sifflantes, de pfff et de tktkt, de chûûû et de frrrt, de consonnes explosives, affriquées et de brusques éruptions de lave en fusion… Car il n’est finalement question que de vibrations, de fréquences et de résonances — du larynx dans la cavité buccale, de l’anche dans le tronc caverneux du baryton — qui s’insurgent et s’entrechoquent dans le creux de nos oreilles, portées par un flux et une générosité poétique incommensurables.
Gérard Rouy
Après avoir étudié la trompette, Phil Minton a très vite développé une syntaxe et une expressivité uniques dans les domaines du chant et de la poésie sonore. Tout en manifestant dans un premier temps un intérêt pour les « beaux textes » qui font sens, il va inventer pour sa voix un vocabulaire véritablement inouï, et privilégiera les contacts in vivo avec les libres improvisateurs du monde entier, de Sophie Agnel à John Zorn. Pour sa part, « initié » par les galettes de cire venues de l’Afro-Amérique, Daunik Lazro se lancera à corps perdu dans le free (d’Avenel et Akchoté à Zingaro et Zekri), revenant de temps en temps au jazz (free mais de répertoire), jusqu’à son tout nouveau quatuor freely improvised Qwat neum sixx.
Le plus fascinant ici, c’est le fourmillement permanent des timbres et tessitures de ces deux francs-tireurs, leur exploration éperdue du tissu sonore et de la “matière-souffle”. Tout un univers de piqués et de coulés, de vibrantes et de sifflantes, de pfff et de tktkt, de chûûû et de frrrt, de consonnes explosives, affriquées et de brusques éruptions de lave en fusion… Car il n’est finalement question que de vibrations, de fréquences et de résonances — du larynx dans la cavité buccale, de l’anche dans le tronc caverneux du baryton — qui s’insurgent et s’entrechoquent dans le creux de nos oreilles, portées par un flux et une générosité poétique incommensurables.
Gérard Rouy
Daunik Lazro (bs), Phil Minton (voc).
1 – A
2 – L
3 – I
4 – V
5 – E
Durée : 49'06
1 – A
2 – L
3 – I
4 – V
5 – E
Durée : 49'06