Artistes / Artists
Jean-Marie Machado
Musiciens / Musicians
Jean-Marie Machado, Jean-Charles Richard, Keyvan Chemirani, Vincent Segal
Label(s)
LA BUISSONNE
La musique de Jean-Marie Machado ne souffre pas de frontières et s’hybride pour faire dialoguer cultures et langages. Dans cet album, le pianiste réunit sous le joli nom de Majakka (le phare en finnois) différents morceaux qui ont apporté à sa route musicale une couleur particulière, inspirée de son héritage culturel, de ses rencontres et de son prolifique parcours de compositeur. Des morceaux de vie et de musique qui l’orientent comme la lumière d’un phare…
“J’ai eu envie, pour la première fois, de regarder en arrière et de réécouter certains de mes anciens disques” raconte Machado. “J’ai vu se dessiner une couleur qui était en train de devenir la mienne, une lumière qui s’imposait d’elle-même. J’ai ressenti le besoin d’accepter quelque chose qui est advenu malgré moi-même” ajoute-t-il.
L’idée a donc germé de regrouper des pièces qui semblaient être de la même famille, partager les mêmes couleurs et cultiver une proximité avec la musique brésilienne et celle des impressionnistes espagnols, qui jalonnent le parcours de Machado.
Ainsi, “Bolinha”, “Um vento leve” et “Emoção de alegria” sont issus du projet La main des saisons autour de l'œuvre du poète Fernando Pessoa ; “Les yeux de Tangati” avait été écrit pour un duo avec Dave Liebman, le grand saxophoniste new-yorkais avec lequel Machado a gravé trois albums et “Gallop Impulse” est extrait de l’album Impulse Songs (Label Hortus, 2018) sur lequel on entendait déjà le zarb de Keyvan Chemirani, qui retrouve Machado sur Majakka.
“Après ma collaboration avec Naná Vasconcelos, j’ai cherché à rencontrer des musiciens qui jouaient des percussions digitales” se souvient Machado. “Le fait de jouer avec le bout des doigts et pas uniquement les paumes rapproche et unifie percussion et piano. J’ai été très intéressé par le profil de Keyvan Chemirani, qui connaît la tradition et est à la fois ouvert à la musique la plus moderne. Il est l’électron libre du quartet et crée l’imprévu avec ses improvisations”.
Machado renoue ici également avec Vincent Segal : “Nous avons croisé la route de Vasconcelos au même moment” raconte-t-il. “J’ai tout de suite repéré que ce musicien était complètement ouvert à toutes les musiques. On se retrouve exactement à l’endroit où on s’est laissés avec toute l’expérience de la musique que l’on a jouée. L’idée philosophique est la même, notre souci est de rencontrer les autres musiques”.
Le saxophoniste Jean-Charles Richard, habitué des projets de Machado (il est membre de l’orchestre Danzas depuis douze ans), complète le quartet : “C’est un interprète d’une grande intelligence ; c’est le mélodiste du quartet, celui qui porte la plupart des chants. Il connaît ma musique par cœur, c’est le musicien le plus proche de moi sur le plan émotionnel”.
Émouvante et inspirante, la musique de Jean-Marie Machado crée des ponts, suggère des images, ouvre des passages. “Majakka est un groupe de passeurs. Cette musique de passage, c’est peut-être la vraie musique contemporaine” estime celui qui se définit comme “un compositeur de l’écrit, qui utilise l’improvisation comme élément perturbateur”.
Pour l’enregistrement de l’album, qui s’est tenu en septembre dernier au studio La Buissonne, dans un contexte évidemment perturbé, Machado a composé pour le quartet plusieurs pièces originales : “Les pierres noires”, “La mer des pluies” et “Outra Terra”, écrites sur le vif, pour témoigner à la fois d’un changement de vie personnelle et d’une mutation profonde de notre Terre qui nous concerne tous et toutes.
Les mélodies, les sons, les timbres, les rythmes, les titres évocateurs des pièces... tout est riche et généreux sur Majakka. Poétique, ciselé, tantôt en rondeur délicate, tantôt en grande ferveur.
La qualité d’écriture et d’arrangements, alliée à l’excellence des interprètes (Keyvan Chemirani éclatant d’inventivité et de surprises, Jean-Charles Richard sensible mélodiste à la sonorité éblouissante, Vincent Segal élégant de virtuosité, érudit des sons du monde) souligne une fois de plus l’accomplissement du chemin de Jean-Marie Machado.
“La richesse des couleurs, des motifs d’un programme écrit marié aux improvisations des percussions à peaux, est fascinante.”
Alice Leclercq, Citizen Jazz
Jean-Marie Machado's music does not suffer from borders and hybridizes to make cultures and languages intertwine. In this album, the pianist brings together, under the pretty name of Majakka (the Finnish word for lighthouse), various pieces that have brought a particular colour to his musical journey, inspired by his cultural heritage, his encounters and his prolific career as a composer. Pieces of life and music which are guiding him like the light of a lighthouse...
"For the first time I felt like looking back and listening to some of my old records again," Machado narrates. "I saw a colour come out and it was becoming mine, a light that imposed itself. I felt the need to accept something that had happened in spite of myself" he adds.
So the idea was born of bringing together pieces that seemed to be from the same family, sharing the same colours and cultivating a closeness to the Brazilian music and that of the Spanish impressionists that pave Machado's way.
Thus, "Bolinha", "Um vento leve" and "Emoção de alegria" come from the project "La main des saisons" based on the work of the poet Fernando Pessoa; "Les yeux de Tangati" had been written for a duet with Dave Liebman, the great New York saxophonist Machado has recorded three albums with, and "Gallop Impulse" is taken from the album ‘Impulse Songs’ (Label Hortus, 2018), on which we could already hear the zarb of Keyvan Chemirani, who reunites with Machado on Majakka.
"After collaborating with Naná Vasconcelos, I tried to meet musicians who were playing digital percussions," Machado recalls. "Playing with the tips of your fingers and not just the palms brings percussion and piano together and unifies them. I was very much interested in the profile of Keyvan Chemirani, who knows tradition but is also open to the most modern music. He is the free electron of the quartet and creates the unexpected with his improvisations".
Machado also gets close again to Vincent Segal here : "We crossed the road of Vasconcelos at the same time" he says. "I immediately noticed that this musician was completely open to all kinds of music. We find ourselves right where we left off with all the experience of the music we played. The philosophical idea is the same, our concern is to meet other music".
Saxophonist Jean-Charles Richard, who is used to Machado's projects (he has been a member of the Danzas orchestra for twelve years), completes the quartet: "He is a very intelligent performer; he is the quartet's melodist, the one who carries most of the songs. He knows my music by heart; emotionally speaking, he is my closest musician”.
Moving and inspiring, Jean-Marie Machado's music creates bridges, suggests images, opens passages. “Majakka is a group of enlighteners. This music of passage, this is perhaps the true contemporary music" says the man who defines himself as "a composer of the written word, who uses improvisation as a disruptive element".
For the recording of the album, which took place last September at La Buissonne studio, in an obviously disturbed context, Machado composed several original pieces for the quartet: "Les pierres noires", "La mer des pluies" and "Outra Terra", written on the spot, to bear witness both to a change in personal life and to a profound transformation of our Earth that is our common concern.
The melodies, the sounds, the tones, the rhythms, the evocative titles of the pieces... everything is rich and generous on Majakka. Poetic, chiseled, sometimes in delicate roundness, sometimes with great fervour.
The quality of the writing and arrangements, combined with the excellence of the performers (Keyvan Chemirani bursting with inventiveness and surprises, Jean-Charles Richard a sensitive melodist with a dazzling sound, Vincent Segal elegant with virtuosity, an expert of the sounds of the world) once again underlines the accomplishment of Jean-Marie Machado's path."The richness of the colours, of the motifs of a written programme combined with the improvisations of the skin drums, is fascinating."
Alice Leclercq, Citizen Jazz
Pistes Audios :
1) Bolinha – 6'24
2) Les pierres noires – 5'19
3) Um vento leve – 4'26
4) La lune dans la lumière – 3'28
5) Gallop impulse – 7'01
6) Outra terra – 3'45
7) Emocao de alegria – 6'05
8) La mer des pluies – 6'30
9) Les yeux de Tangati – 8'16
10) Slow bird – 5'50