EXTRAIT DU DOSSIER LA BOMBE CNM INTERVIEW DE JACQUES PORNON PAR JACQUES OGER, FRANÇOISE BASTIANELLI ET VALÉRIE CRINIÈRE
Une bombe est un engin gorgé de substances explosives ayant pour but de causer une déflagration impressionnante lors de son déclenchement. Il est aussi des bombes à répétition. L'annonce de la création du Centre National de la Musique semble en avoir les qualités. Les pessimistes (optimistes en quête d’informations supplémentaires) pensent que l'impact de la bombe CNM est à venir, les optimistes (pessimistes dopés au bonheur) préfèrent imaginer que puisqu’on ne peut que faire avec, on ne peut la désamorcer, mais s’efforcer de la faire évoluer en bombe surprise. L'annonce de la création à marche forcée du projet élyséen (survenant en pleine période électorale, ce qui n'est pas anodin – l’autre candidat à l’Elysée s’est prononcé pour la reprise de ce projet) a pour première réussite de diviser le monde musical plus encore qu’il ne l’était. Les tenants de l’industrie et de l’institution (qui se sont largement exprimés en d’autres médias) se frottent les mains, mais les autres, les indépendants ? Écoutons ici, ceux qui pensent qu'il faut absolument empêcher l'explosion aux effets dangereusement irréversibles, ou ceux qui estiment que, bon gré mal gré, en s'y associant on modifiera en bien ce que le président de la république qualifie de « projet ambitieux, fruit d'une concertation exemplaire ». (Pour juste information, d’autres indépendants signataires du protocole ont refusé notre proposition de s’exprimer dans ces colonnes).