RETOUR À LA CASE DUNOIS : 3ÈME VOYAGE TONY COE – JOHN HORLER, VENDREDI 7 octobre, Théâtre Dunois
Après Lol Coxhill en trio avec Barre Phillips et JT Bates puis Steve Beresford en duo avec Matt Wilson, en octobre 2010 à l’occasion des 30 ans de nato (1), c’est au tour d’une autre personnalité essentielle aux très beaux jours des années 80 du théâtre Dunois, le clarinettiste et saxophoniste Tony Coe, de se loger dans ces Retours à la case Dunois en passe de devenir un rendez-vous annuel. Il se produira en duo avec le pianiste John Horler le 7 octobre prochain. Celui qui fut surnommé le Gitan de Canterbury, figure majeure de l’histoire du jazz, tomba amoureux du lieu dès le premier contact au point de dédier un des morceaux de son disque Tournée du Chat réalisé en 1982, à Makoko, chatte maîtresse des lieux. Cet attachement ne se démentira jamais en multiples compagnies (The Melody Four, Alan Hacker, Tony Hymas, George Lewis, Violeta Ferrer, Jean-Louis Chautemps, Robert Cornford, John Lindberg et nombreux autres…).
« Un endroit où j’aime jouer, c’est le théâtre Dunois à Paris ! C’est vraiment tout ce qu’un musicien peut souhaiter : un son parfait (on peut jouer acoustique, ce que je préfère), un très bon public attentif sans être austère – il sent jusqu’à quel niveau il peut parler sans gêner – une direction et un personnel sensibles et aimables faisant bon accueil et sachant détendre les musiciens, sans oublier le chat : Makoko qui se montre à la fin des concerts en signe d’approbation et aussi de nombreuses autres qualités. Le théâtre Dunois peut être porté au crédit de Paris et de la France. » Tony Coe in Jazz Ensuite Octobre 1983
Tony Coe : saxophones, clarinettes, composition
Fervent supporter anglais de Monsieur Hulot, universellement connu pour être l’interprète inoubliable du célèbre thème de Henry Mancini : « La Panthère Rose », Tony Coe a bercé de ses saxophones, clarinettes et compositions, les oreilles de la terre entière. Au-delà de cette incontournable référence, l’itinéraire de Tony Coe est jalonné par les plus grands noms du Jazz : Dizzy Gillespie, Count Basie, Kenny Clarke, Stan Getz, Cab Calloway, Sarah Vaughan, Quincy Jones, Thad Jones… Il a aussi croisé le fer avec les meilleurs représentants de l’improvisation libre : Derek Bailey, Evan Parker, Tony Oxley, Barry Guy et a joué avec quelques stars de la pop music : Paul McCartney, Caravan, George Harrison, John Martyn… Sa sonorité unique est également repérable lors de ses nombreuses collaborations avec Henry Mancini (dont les célèbres Panthères Rose – à l’exception de la première interprétée par Plas Johnson – ou encore Victor Victoria, Basil la souris détective …) ou d’autres compositeurs de musiques de films : John Williams pour Superman II, Mike Figgis pour Leaving Las Vegas, Michel Legrand pour Atlantic City pour n’en citer que trois. Il passe également de l’autre côté du pupitre avec quelques longs métrages tels Mer de Chine de Jacques Perrin ou Camomille de Mehdi Charef. Membre de l’ensemble Matrix, il a également été l’interprète de nombreux compositeurs contemporains comme Pierre Boulez ou Harrison Birtwistle. Dans ce genre encore, on lui doit la signature de quelques œuvres ambitieuses pour bois ou orchestre (Buds of Time, Something Blue …). Tête des Voix d’Itxassou (récemment rééditées) (2) - projet de chants de liberté avec Marianne Faithfull, Ali Farka Touré, Jose Menese, Françoise Fabian ou Maggie Bell - membre actif des groupes The Melody Four (grands habitués du Dunois) puis The Lonely Bears, il a été honoré en 1992 à Francfort pour l’ensemble de son œuvre et a reçu le Jazzpar Prize en 1995 à Copenhague. Tony Coe est fréquemment salué comme l’un des plus grands musiciens de notre époque.
John Horler : piano
Pianiste fort respecté, John Horler a acquis son excellente réputation sur la scène du jazz britannique dès sa sortie de la Royal Academy of Music, à l'âge de seize ans. Amateur de Brahms et Debussy, c’est l’écoute de Bill Evans qui le conduit tout droit au jazz. Pianiste régulier de l’émission « Jazz Club » de la BBC, accompagnateur de Pepper Adams, Bob Brookmeyer, Clark Terry, Zoot Sims, Al Cohn, Art Farmer, Bud Shank, Shorty Rodgers et Chet Baker (ce qui reste une de ses plus bouleversantes expériences), partenaire des grands du jazz d’outre manche tels Pete King, Tommy Whittle, Tony Coe, Kenny Wheeler ou le regretté Ronnie Ross (le saxophone de « Walk and the Wild Side » de Lou Reed), John Horler a aussi été le premier pianiste de John Dankworth et Cleo Laine (avant Tony Hymas). En 1993, il fait ses première apparitions avec ses propres ensembles (trio avec Jeff Clyne et Trevor Tomkins pour le disque Touches). Le duo Tony Coe – John Horler est bel et bien une affaire d’histoire et d’histoires de jazz.
(1) Les deux concerts de Lol Coxhill et Steve Beresford de Retour à la case Dunois 2010 ont fait l’objet de deux enregistrements respectivement publiés en mars et à paraître en octobre 2011
Lol Coxhill- Barre Phillips – JT Bates : The Rock on the hill (nato 4099)
Steve Beresford-Matt Wilson : Snodland (nato 4190)
(2) Tony Coe : Les Voix d’Itxassou (nato 1957)