Piano / Batterie - Clavier / Tambour
Quartets, trios, duos sont des assemblages de musique qui ont fait autant couler d’encre que de notes. Le duo est évidemment celui qui offre probablement l’intimité la plus directe où deux « autres » se complètent, s’aiment, se questionnent ou se chahutent. Et dans le duo de la musique de jazz, il est un face à face peut-être plus étonnant que les autres, où le piano, instrument très européen du début du 18e siècle s’amourache de la batterie, instrument américain du tout début du 20e siècle à fort héritage africain. Tous deux, instruments fortement percutés, chavirèrent les salons de la Nouvelle-Orléans. Pourtant dans le monde des duos, l’association piano-batterie ou piano-tambour (on le verra avec le zarb dans notre sélection) ou même clavier-tambour (on verra aussi dans cette sélection un intéressant glissement électronique), n’est guère fréquente, même si de très fort tempérament. Citons quelques exemples historiques comme Cecil Taylor en duo avec Sunny Murray, Max Roach, Tony Oxley, Tony Williams ou Paul Lovens, McCoy Tyner avec Eric Gravatt, Alex Schlippenbach avec Tony Oxley, Keith Jarrett avec Jack DeJohnette , Bill Carrothers avec Bill Stewart, Don Pullen avec Milford Graves et bien sûr l’impétueux duo de longue vie : Misha Mengelberg - Han Bennink. Les Allumés du Jazz présentent ici une sélection qui complétera aisément cette liste en autant d’ardeur et d’éloquence.
Chants de luttes et de liberté
On ne peut y échapper, les fêtes de fin d'année sont agrémentées de reprises de chants traditionnels et festifs. C'est sympathique, un brin entêtant. En cette fin d'année particulièrement marquée d'inquiétudes (pour dire le moins), les Allumés du Jazz rappellent aussi un autre type de chants, les chants de lutte, ceux qui présentent les clés d'un autre futur autant que celles de la mémoire vive du passé enseignant. Voici toute une sélection d'albums couvrant ce large spectre ! Depuis toujours, la musique accompagne le cœur des mouvements populaires, elle s'en fait l'écho et contribue souvent à en entretenir le souvenir et la persistance. Elle se joue avec l'intime conviction. En ces temps "difficiles", les traditionnels chants de fin d'année pourront ici se doubler d'autres chants de tous les commencements tenaces. Alors, écoutons fort, pour chanter plus fort encore !
Ecletic Electroland
1876, Graham Bell invente le téléphone (ne l'accablons pas pour ce que cette invention, qui partait d'un bon sentiment, est devenue). Dans le même temps, il met au point avec Elisha Gray une harpe électrique et un electromusical piano. Dès l'invention de l'électricité, et donc de l'enregistrement, la tentation a été grande et rapidement mise à l'épreuve de créer d'autres instruments, explorer d'autres univers. Vinrent de suite les inventions de Thaddeus Cahill, William Duddell, Jörg Mager, Johanna Magdalena Beyer, Larens Hammons ou du très réputé Léon Thérémine (inventeur de l'instrument du même nom qui réjouira Lénine, Hollywood, les Beach Boys et Jean-Jacques Birgé, ce qui ne l'empêcha pas d'être, un temps, déporté sous Staline). La musique électronique ? Un genre ? Pas vraiment. Le pluriel lui siéra mieux. Les musiques électroniques sont un champ extraordinairement vaste où fricotent infiniment les machines de Russolo, les trouvailles de Pierre Schaeffer, Karlheinz Stockhausen, Eliane Radigue ou Hugh Davies, Pop Corn, le rap, la techno, l'électro, la musique industrielle (dite « indus »)... Infiniment... Plus qu'un genre, une possibilité ayant imprégné toutes les musiques (à l'exception de celle des moines de Solesmes, encore que l'un d'entre eux planquait un Nagra sous sa soutane), un trait d'union fascinant apte à mieux surveiller les dérives du monde qui l'a engendré. Dans le journal n°45 des Allumés du Jazz, sept créatrices et créateurs nous font part de leurs émois, leurs références, choix, parcours ou expériences de fort pimpantes diversités. Dans le catalogue des Allumés du Jazz, nombre d'artistes ont usé de musique électronique, nous en avons fait toute une sélection
Free Jazz
L'anecdote est célèbre : à l'annonce d'un des premiers concerts de free jazz, les gens se précipitèrent pensant qu'il s'agissait d'un concert de jazz gratuit. Le terme Free Jazz est apparu comme titre d'un album d'Ornette Coleman produit, fin 1960, par Nesuhi Ertegün (célèbre pour son travail aux côtés de Mingus, Coltrane - avant Bob Thiele -, Ray Charles ou Roberta Flack) et pédagogiquement explicité par son sous-titre Free Jazz: A Collective Improvisation. Les signes avant coureurs furent nombreux, eux-aussi distinctement affichés par des titres d'albums tels Something Else!!!! , Tomorrow Is the Question!, The Shape of Jazz to Come, Change of the Century du même Ornette Coleman ou plus avant, Jazz Advance et Looking Ahead! de Cecil Taylor. Après avoir été un titre d'album (avec lequel Ornette Coleman prit ses distances), le terme est devenu un mouvement musical puissant, une révolution interne au jazz lui-même, face à, avec ou contre toute son histoire, un fulminant accent politique aussi souvent. En une sorte de battement salutaire sans fin, Le free jazz fut lui-même chahuté par les improvisateurs européens dans la seconde partie des années 60 qui inventèrent la free music. Le mensuel Jazz Magazine consacre son numéro de rentrée au free jazz en une appréciation historique par une liste sélective d'albums. Les Allumés du Jazz poursuivent par une autre liste proposée par quelques une des ses maisons de disques. Non par esprit d'archivage d'un mouvement passé, mais pour apprécier, ce que revêt aujourd'hui, la diversité des interprétations d'un terme définissant une musique bien en vie, toujours revendiqué par de jeunes musiciens, considéré comme une école stylistique par d'autres, ou encore pour d'autres encore, comme une classification déplacée à l'instar de toute catégorisation, y compris celle du mot jazz. Le débat c'est la vie, la musique aussi.
Jeune public
Pour cellezéceux qui n'auraient pas vu passer l'info, c'est la rentrée. Si, si, juré. Rentrée des classes, retour au boulot... ça sonne parfois la déprime mais qui a dit que ça devait être morose ? Pour les p'tits loups mais aussi les grands (nous aussi on aime les histoires !) les Allumés du Jazz proposent toute une sélection de livres-CD qui vont vous mettre des étoiles plein les yeux et les oreilles.
Le rap allumé (du Jazz) de L 1consolable
Le Mans a son histoire du jazz, la voici prenant une forme nouvelle en ce printemps de fin mai début juin. Une forme baladine revendiquée puisqu'elle s'intitule Jazz Tangentes. Avec leurs fameux goûts tangentiels, les Allumés du jazz s'y associent donc bien naturellement. Le samedi 1er juin à 12h, l'allumage se fera au 2 rue de la Galère à la boutique des Allumés du Jazz avec un concert sui generis du rappeur L'1consolable, scandant ses textes et posant ses flows groovy sur des samples (échantillons) de morceaux issus des catalogues de différents labels membres des Allumés du Jazz. L'1consolable, également beatmaker, a en effet confectionné les séquences musicales sur lesquelles il rappera en ponctionnant dans les productions de ces labels, et avec leur aimable autorisation, différents échantillons sonores ou mélodiques. Découpés et mis en boucles, utilisés tels quels ou réagencés, ils seront la matière constitutive de la musique qui sera jouée ce 1er juin au Mans. Une manière de salut aux musiques que les Allumés du Jazz défendent, à celles et ceux qui les composent et de rappeler, aussi, combien la musique est le fruit d'une histoire au long cours, collective et politique. Cette création inédite est aussi une façon quelque peu tangente de faire entendre la diversité du catalogue des Allumés du Jazz, ainsi que de poursuivre la discussion qui avait eu lieu le 12 novembre 2021, à l'instigation de L'1consolable, au Conservatoire de Marseille dans la série Aux ronds-points des Allumés du Jazz : " Sampleurs et sans reproches : une esthétique de l'échantillonnage". En plein travail, L'1consolable vous propose de découvrir une première partie des albums des Allumés du Jazz dans lesquels il a puisé des échantillons sonores pour créer ce concert inédit !
Réchauffement climatique : guide musical
Aux Allumés du Jazz, les changements climatiques provoquent HUMEURS ET VACILLEMENTS. UNE LONGUE ANNÉE de canicules, feux, orages, tempêtes climatiques et sociales se poursuit, donnant l'impression d'une fin du monde annoncée en gros titres tourneboulants : « QUIDQUID LATET APPAREBIT », « OPÉRATION BLOW UP », « TOUT VA MONTER », « 51° BELOW »… Mais AU-DELÀ DES BRUMES, tout n'est pas perdu ! Nous dirons même plus « it's TIME TO DREAM ». Des joyeux lurons d'un peu partout ne perdent pas espoir et, comme disait William Shakespeare à moins que ce ne soit Ned Ludd, nous enseignent à COUNTERACT THIS TURMOIL LIKE TREES AND BIRDS ! HAUT-CŒUR comme d'habitude ! Les Allumés du Jazz sont pleins de ressources et suggèrent quelques pistes afin de GARDER VOTRE SANG FROID :
• Organisez un PIQUE-NIQUE AU LABO en bonne compagnie pour un NAKED LUNCH (en tout bien tout honneur).
• EN ATTENDANT LA PLUIE, baladez-vous dans la FORÊT LACANDONE à la recherche de l'ARBRE SANS FIN.
• Prenez soin de votre potager, WATERING THE GOOD SEEDS.
• Prenez exemple sur les êtres vivants qui nous entourent lorsque s'organise LA MARCHE DES LUCIOLES et que l'on aperçoit les DANCING TREES.
• Écoutez LES SONS DE LA TERRE : LA NAISSANCE DES PERCUSSIONS et, conscients des SOL, SUELO, SOMBRA Y CIELO, guettez UN SIGNE DES ÉTOILES.
• THEN NOW, alors qu'enfin ON A MARCHÉ SOUS LA PLUIE, offrez-vous quelques instants de plaisir de LOVE IN RAINY DAYS dans un BLEU INFINI.
• Aux sons volcaniques du MARTEAU ROUGE et plus doux des ISLAND SONGS, dérivez doucement, SWIMMING IN A GALAXY OF GOODWILL AND SORROW.
• Mais pour viser EVERLASTING, à la façon de LA SERPIENTE IMMORTAL, pour éviter de retourner AU CHARBON, lancez un CAPITAL ADVISORY et BOUM, vous voilà classé : ECO-TERRORISTE !
La trompette enchantée
Pour son numéro de mars 2024, la revue Jazz Magazine propose, à ses lecteurs et lectrices, un dossier intitulé "La Plus Belle Histoire de la trompette" dans lequel sont mis en avant 85 artistes ! Occasion ad hoc, Les Allumés du Jazz ont invité leurs trompettistes à figurer dans une autre sélection de leur riche catalogue. Bonheur de ce superbe instrument qui remonte à Toutânkhamon ! Découvrez l'inventaire bien cuivré de disques des Allumés du Jazz aux trompettes enchantées.